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REGISTRES D
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mandé à ung chascun des assistans son advyz ct op­pinion.
Par le conseil et commun accord desquelz a esté conclud et deliberé que sans point de doubte ceste ville de Paris, qui est la principale et capital de ce Royaulme, en laquelle habitent et ont leur demeure grans et notables personages de tous estatz, et par ce moyen doit eslre refuge au prince ct seigneurs de son Royaulme pour soy retirer à seurté, si besoing cn estoit, contre les dampnées entreprinses des en­nemis, a mestier de grandes ct notables reparations et fortiffications pour la garde et deffence d'icelle. Et pour ce que telles choses ne se peullent faire sans grans fraiz etdespences, ct consideré l'estat et fa­culté du revenu de la Ville, qui ad ce faire ne pour­roit fournir, obstans les autres grans charges et affaires de la Ville, à quoy il est employe, a esté conclud que l'on cloit requerir au Roy octroy d'ayde jusques à dix mille livres par an, tant que lesd, repa­rations et fortiffications desd, murailles, boullevars et fossez soyent du tout faicles et parachevées, et que les deniers de cc venans ne soient ailleurs aucune­ment employez, et cn soit fait et tenu compte à part.'
Et au regard dc l'arrasement des voiries, lequel est trés neccessaire pour la seurté de la ville, ung chascun de tous estatz cloit estre contrainct à y contribuer; et. que en ensuyvant autre deliberation sur ce faicte en lad. Chambre <3), soit faicte procla­mation à son de trompe et cry public, que d'ores en avant l'on ne porte plus ne getle esd. voiries au­cune chose; mais que les s" voyers soyent tenuz à pourvoir d'autres lieux propices ti appliquer à nou­velles voiries ou de renoncer à leurs droiz de voirie. Et se pendant l'on pourra mettre et jetter le long des murailles par dedans la ville les gravois et terres gcttisscs, boes et immondices yssans des rues ct maisons de ceste ville, fors et excepté les charongnes et choses infectes que l'on pourra porter et mener à la voirie près du gibet. Et au surplus qu'il soit loy­sible à ung chascun pour fumer ses terres ou autre chose faire, de prendre et enlever d'icelles voiries cc epic bon luy semblera sans en faire aucun debvoir aux s" voyers ne à leurs officiers; toutesfois quc du tout la Court scia préalablement advertye.
Et le lundi ensuyvant six"10 dud. mois de Sep­tembre, mond, le Prevost des Marchans a rapporté
Roy nostre s° avoit entre autres choses escript à la Ville C et fait dire et exposer de par luy par monsr mess0 Anthoine Duprat, chevalier, premier president en lad. Court de Parlement, que pour obvier aux dampnées entreprinses de ses ennemis, son vouloir estoit que l'on feist faire toutes reparations que l'on trouveroit necessaires, utiles et proffittables pour la garde ct deffence de ceste ville, tant aux caiz, mu­railles, boullevars, fossez que autres lieux communs d'icelle ville.
A quoy fut lors faicte response qu'on s'emploiroit de tout povoir ad ce faire en soy demonstrant ses bons, v rays et loyaulx subgectz; et pour y proceder, fut lors faicte de par la Ville visitation et prisée d'i­celles reparations, dont a esté fait rapport par es­cript'2', lequel veu, a esté commancé aucun temps .après à y faire besongner selon le petit estat et po­voir de la Ville, ct specialement es fossez et murailles de la porte Sainct Victor du costé de la riviere; mais pour ce que led. Sr n'a aucunement esté adverty de ce qu'on y fait ne dc la diligence qu'on y peult faire, a de rechef escript ct mandé à la Ville l'advertir quoy et comment on y a besongné.
A ces causes iceulx Prevost ct Eschevins, consi­derans les grandes reparations et fortiffications qui sont à faire ausd, murailles, portes et fossez d'icelle ville, et semblablement qu'il at de neccessité selon led. rapport oster et arraser les voieries qui sont à l'entour de ceste ville, lesquelles, en temps d'incon­vénient ct d'hostillité, feroient merveilleuse fortilïi-cation, en l'estat qu'elles sont, contre la ville à l'advantaige des adversaires; sachans aussi lesd. Prevost et Eschevins que impossible leur seroit con­tinuer lesd, reparations encommancées ne d'y faire chose debien longtemps qui peut tourner à laseurté, gardé et deffence dc la ville par le moyen du petit revenu d'icelle, lequel est chargé de grans rentes, arreraiges ct particulieres debtes d'emprunetz, sans les autres charges et affaires qui surviennent et peullent survenir dc jour à aulre, dont led Sr pour­roit estre mal contant, ont requiz à mesd. s™ les presidens ceste Assemblée estre faicte pour adviser par quel moyen et expédient l'on pourra subvenir aux fraiz desd, reparations et fortiffications à fere, et aussi à l'arrascnient desd, voiries, affin qu'ilz en puissent advertir le Roy.
Sur quoy, mond. sr le president Olivier a de-
(') Voy. la note précédente.
(-' Voira ce sujet les articles ci-dessus CCLXIX, CCLXXX el la note 2 de la page 186.
(-) lin date du 14 juin, ci-dessus art. CCLXXX.